par Philippe Godet

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Protéger ses données personnelles avec l’IA : le guide essentiel pour les utilisateurs

À l’ère de l’intelligence artificielle, nos données circulent partout, parfois à notre insu. Que ce soit en discutant avec ChatGPT, en générant des images ou en utilisant un assistant vocal, chaque interaction peut exposer nos informations personnelles. Et non, l’IA ne fait pas toujours la différence entre une note de courses et votre numéro de sécurité sociale. Alors, comment garder le contrôle ? Voici un guide clair, pratique et rassurant pour tous ceux qui veulent profiter de l’IA, sans sacrifier leur vie privée.

1. L’IA, amie ou fouineuse ?

Les IA génératives, comme ChatGPT, sont puissantes. Très puissantes. Elles apprennent en lisant ce que vous écrivez. Et parfois, ce que vous écrivez contient bien plus que ce que vous pensez : prénom, adresse, nom de client, info de santé… Bref, des données personnelles.

Le souci ? Ces données peuvent être retenues, analysées, voire utilisées pour entraîner les modèles. C’est légalement encadré (RGPD bonjour !), mais la réalité, c’est que l’utilisateur reste pleinement responsable de ce qu’il partage.

2. Non, l’IA ne protège pas vos données par défaut

Vous pensez que vos données sont automatiquement effacées ? Ou qu’elles ne sont pas stockées ? Ce serait bien… mais c’est faux. À moins d’utiliser une version professionnelle avec options de confidentialité avancées, les données peuvent être conservées temporairement ou même utilisées à des fins d’apprentissage.

Certaines entreprises comme OpenAI indiquent respecter la législation. Très bien. Mais cela ne dispense pas l’utilisateur de réfléchir avant d’écrire.

Le bon réflexe : posez-vous cette question simple avant chaque prompt : « Est-ce que je serais à l’aise si cette information était enregistrée ou lue par quelqu’un d’autre ? »

3. Adopter une posture responsable : les bons réflexes

Heureusement, il existe des gestes simples pour protéger vos données personnelles en utilisant une IA :

  • Ne jamais inclure de données sensibles : pas de noms complets, d’adresses, de mots de passe, de numéros clients…
  • Dépersonnaliser les exemples : remplacez « Julie Dupont, DRH chez AXA » par « une responsable RH dans une grande entreprise ».
  • Utiliser des pseudonymes ou des cas fictifs : vous gagnez en clarté sans vous exposer.
  • Éviter toute information personnelle non nécessaire : si ce n’est pas utile pour la réponse de l’IA, ne le mettez pas.
  • Effacer l’historique : de nombreux outils permettent de supprimer vos anciennes discussions.

4. Privacy by Design : une affaire d’entreprise… mais qui vous concerne aussi

Le principe du Privacy by Design, c’est l’idée que la protection des données ne doit pas être ajoutée après coup, mais pensée dès la conception d’un service ou d’un outil. C’est surtout valable pour les entreprises qui déploient des solutions IA.

Cela signifie, entre autres :

  • cartographier les données utilisées,
  • intégrer des contrôles de sécurité dès le départ,
  • limiter les accès internes,
  • former les collaborateurs aux enjeux de confidentialité.

Mais pour l’utilisateur ? Cela se traduit par une attente légitime : celle que les outils qu’on utilise soient conçus de façon responsable. En attendant, la meilleure défense reste votre propre vigilance.

5. Le piège des prompts

Un prompt bien formulé fait gagner du temps. Mais un prompt trop bavard peut devenir un cauchemar de confidentialité.

Par exemple :

Mauvais prompt : « Peux-tu rédiger un email pour mon client, Monsieur Durand, qui habite à Marseille, au sujet du contentieux fiscal de 2023 ? »

Bon prompt : « Peux-tu rédiger un email professionnel à un client au sujet d’un contentieux fiscal ? »

La version allégée est tout aussi efficace — et ne révèle rien d’identifiable.

6. Et avec les autres IA ? Images, vidéos, voix…

Ce n’est pas réservé aux textes. Les IA générant des images, des vidéos ou des voix posent aussi des questions de vie privée :

  • Une image générée à partir d’une photo réelle peut révéler des visages non floutés.
  • Une voix clonée peut imiter la vôtre (ou celle d’un proche).
  • Une vidéo avec un avatar peut faire croire à un vrai témoignage.

Dans tous les cas : demandez-vous toujours si ce que vous créez ou partagez pourrait porter atteinte à quelqu’un (ou à vous-même).

7. Le RGPD vous protège (un peu)

Le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) vous donne des droits :

  • droit d’accès à vos données,
  • droit à l’effacement,
  • droit à la portabilité,
  • droit d’opposition à l’utilisation de vos données.

Mais attention : cela suppose que vous sachiez quelles données ont été enregistrées… et où. Pas évident avec les IA qui fonctionnent en mode boîte noire.

C’est pourquoi la prévention est plus efficace que la réparation.

8. Bonnes pratiques à retenir (et à coller au-dessus de votre écran)

✅ Utiliser un alias ou un compte dédié pour tester les IA

✅ Lire (au moins une fois) les conditions d’utilisation

✅ Privilégier des outils respectueux de la vie privée

✅ Utiliser les paramètres de confidentialité quand ils existent

✅ Faire preuve de bon sens et de modération dans les prompts

L’IA est un outil, pas un confident

L’intelligence artificielle, aussi impressionnante soit-elle, ne sait pas faire la différence entre un prompt banal et une donnée sensible. À vous de poser les limites.

En appliquant des règles simples, vous pourrez profiter de ses superpouvoirs sans courir de risques inutiles.

Et rappelez-vous : ce que vous dites à une IA pourrait bien ne jamais s’oublier. Alors autant en faire une conversation à tête reposée… et bien protégée !

🧠 Points clés

Protéger ses données avec l’IA : Privacy by Design

  1. L’IA ne protège pas vos données automatiquement

    • Elle retient parfois des éléments que vous écrivez

    • Elle peut apprendre de vos inputs (surtout sans compte payant)

  2. Privacy by Design = intégrer la protection dès la conception

    • Anticiper les risques dès le prompt

    • Ne jamais inclure de données sensibles (noms, adresses, mots de passe…)

  3. Bonnes pratiques à adopter :

    • Éviter toute information personnelle non nécessaire

    • Dépersonnaliser les exemples

    • Utiliser des pseudonymes ou des cas fictifs

    • Supprimer les historiques si besoin

  4. RGPD et ChatGPT ?

    • OpenAI affirme respecter la législation, mais l’utilisateur reste responsable

    • L’IA ne distingue pas ce qui est confidentiel ou non

  5. Conclusion :

    • Avant d’écrire : “est-ce que je voudrais que ce soit enregistré quelque part ?”

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Activité pédagogique – Audit express d’un prompt

Objectif : Sensibiliser à la confidentialité des données personnelles dans les prompts

Étapes :

  1. Prendre un prompt (réel ou fictif) utilisé dans ChatGPT

  2. Identifier les éventuelles informations personnelles ou sensibles

  3. Réécrire ce prompt de manière plus anonyme / générique

Durée estimée : 5–8 min

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